Heather Le Rest, « faites des petites choses, avec beaucoup d’amour » !
Cette phrase de Mère Teresa qu’Heather s’est faite tatouer sur l’avant-bras, elle y croit …et c’est la devise de son association Challengers on a mission. Depuis toute petite elle ressentait ce besoin, sa nature profonde, son empathie naturelle la prédisposaient à aider les autres et c’est maintenant ce qu’elle accomplit tout naturellement en parallèle avec une vie professionnelle et familiale « normale ».Un geste fort dans ce sens, fût sa décision d’adopter un enfant, alors qu’elle et son mari avaient déjà une petite fille. Les hasards des filières d’adoption légales ont fait que sa démarche s’est finalisée alors qu’elle était enceinte de sa deuxième fille ! C’est en Ethiopie qu’elle est allée chercher son fils il y a 4 ans et depuis, Heather a décidé de garder avec ce pays en général et l’orphelinat des Missionaries of Charity (la branche Ethiopienne de la congrégation internationale catholique fondé par mère Teresa) en particulier, un lien pérenne. ÂÂElle a donc créé avec le support de son mari et Colin, un ami de longue date qui vit également à Dubai, Challengers on a mission. Un nom qui rend hommage à l’association de mère Teresa et qui rappelle le goût de Heather pour les challenges et les défis de tous types.Son but est de fournir à l’orphelinat une aide ponctuelle mais régulière avec l’argent qu’elle récolte tout au long de l’année grâce à 2 sources principales, des garage sales et des défis sportifs (marathons, ascensions, treks…).C’est une championne du fundraising, elle déborde d’idées des plus simples aux plus ambitieuses (elle ambitionne d’ailleurs de grimper l’Everest !).Mais commençons par celles qui paraissent les plus simples, comme ses ventes organisées le vendredi matin, tous les 2 mois environ selon la quantité de dons qu’elle reçoit, dans son garage. Quand elle décritÂÂ le travail nécessaire pour une vente, on trouve déjà ça moins simple, jugez plutôt : envoyer des email pour encourager les dons, récolter les dons qui ne sontÂÂ pas déposés directement chez elle, trier, nettoyer, remettre en état si nécessaire, mettre des annonces dans toutes les rubriques ad hoc de Dubizzle, faire des affiches et aller les placer dans les supermarchés de son quartier mais aussi des quartiers d’où vient l’essentiel de sa clientèle, c’est à dire les chauffeurs de taxi, les habitants de Satwa, les maids …Et enfin, le jour venu, gérer la foule qui fait la queue devant chez elle avant l’ouverture à 7.30 pour acheter des objets à 5 dhs les 2, que ce soit 2 petits livres ou une poussette et un lit parapluie ! A ce prix-là, tout part vite et à 10.30 c’est terminé, « il n’y a plus qu’à » ranger, nettoyer, faire les comptes… ! Quand on sait qu’une vente lui rapporte environ 3000 dhs, si on fait le calcul, ce sont quelques 1200 objets qu’elle récolte et vends à chaque fois, avec l’aide efficace de sa maid.Si on lui suggère qu’elle pourrait vendre certains objets plus chers, elle répond avec le sourire, que cela n’aurait pas de sens pour elle, car les petits prix c’est sa façon de donner accès à ces gens qui n’ont pas beaucoup de moyens, à des choses qu’ils ne pourraient pas acheter autrement. Elle est donc charitable dans les deux sens, sans tirer parti de personne car comme elle le répète, si chacun fait un petit peu au final cela fait beaucoup de bien.Ensuite 2 fois par an, à ses frais car chaque dirham récolté ira à l’orphelinat, elle part en Ethiopie, pour acheter sur place (et encourager ainsi l’économie locale) les objets de première nécessité manquant à ce moment-là.Aussi, quand une école lui a demandé de l’aider à organiser un voyage en Ethiopie, Heather l’a fait gratuitement en échange de 20 kg de bagage par élève, elle a pu ainsi envoyer gratuitement 20 kg de dons (brosses à dents,ÂÂ …) dans chaque valise, à l’orphelinat !Des exemples de ce type, elle en a plein, car chez elle c’est une seconde nature, elle n’est jamais à court d’idées quand il s’agit d’optimiser l’aide aux orphelins éthiopiens ou à d’autres causes comme les réfugiés syriens, les autistes, les enfants du Sierra Leone …qu’elle a aussi aidé ponctuellement.Certaines de ses idées lui viennent de son éducation, en effet Heather qui parle parfaitement français avec un adorable petit accent, est anglo-américaine, et à l’école aux USA on apprend aux enfants et on valorise ce type d’initiative. Elle envisageÂÂ d’ailleurs de proposer et animer une activité extra-scolaire « charité » dansÂÂ l’école française de ses enfants (AFLEC).Sa passion pour le sport est aussi très anglo-saxonne et l’aide à garder un équilibre en vivant sa générosité au travers de défis qui la challengent physiquement, mentalement et grâce auxquels elle trouve d’autres opportunités d’aider (par exemple en apportant des dons dans les pays où elle fait ses treks).Famille, charité et sport sont les 3 passions qu’Heather a dans la peau, au propre avec ses tatouages, comme au figuré, ce qui lui donne l’énergie de les assumer en plus d’un « vrai » travail (elle est chasseur de tête ndlr) avec l’aide et le soutien de son mari français.Dans nos sociétés où l’argent et le profit tiennent une place importante, parfois à bon escient, HeatherÂÂ est une figure originale, car pour elle ce sont des notions tout à fait secondaires, ce qui ne l’empêche pas d’être très heureuse à Dubai où elle vit par choix depuis maintenant 15 ans … comme quoi !Contact: heatherlerest@hotmail.comRetrouvez tous les portraits réalisés par Véronique Talma sur son blog : http://verotalma.wordpress.com/