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Comment surmonter un divorce en expatriation ?

 Comment surmonter un divorce en expatriation ?
“ On ne refait jamais sa vie, on la continue ” Dallaire. Le couple traverse plusieurs phases dans sa vie et le divorce peut malheureusement en faire partie. C’est la fin d’un rêve qui subitement s’écroule, chamboule nos repères… Cet autre qui était tout pour nous, perd graduellement de sa familiarité jusqu’à devenir l’étranger que l’on ne reconnait plus et avec qui peu à peu on se déchire. Mais alors, comment s’en sortir, et surmonter une telle épreuve, loin de ses repères et de ses proches ?
 
L’inévitable séparation
 
C’est la perte d’un projet commun, d’un idéal de couple qui se modifie et ne répond plus forcément aux attentes de l’autre. Pour des raisons qui peuvent être diverses et variées, nous n’avons plus envie d’investir le couple. Un couple pour fonctionner doit être alimenté quotidiennement par l’envie et le désir des deux partenaires. Il faut préserver la sphère du couple, par des discussions, des moments rien qu’à deux, diners aux chandelles ou interminables ballades, loin du travail et sans les enfants. Il faut manifester sans cesse son intérêt pour l’autre mais aussi son attraction pour que l’amour et le désir perdurent, sinon la flamme finira indubitablement par s’éteindre et il y a des moments perdus qui ne se rattrapent jamais. 
 
Seulement parfois, il arrive que face aux aléas de la vie, on se perde. Pour certaines raisons, nous ne nous reconnaissons plus dans ce couple et commençons à ne plus avoir envie de l’alimenter. Seules les cendres subsistent alors. 
 
Même si le divorce peut parfois être consensuel, c’est un profond bouleversement de nos repères identitaires car nous nous étions définis par rapport à ce couple, cette cellule familiale. Un inévitable sentiment de gâchis s’empare brusquement de nous. Pour le meilleur et pour le pire, ensemble jusqu’à la mort, pour l’éternité…? Tout ceci perd brusquement son sens et tout est à redéfinir.
 
Il faut réapprendre à vivre seul, à se penser et à se panser seul… On passe subitement du « nous » au « je ». C’est la perte d’une famille, d’une belle famille aussi, et souvent pour les enfants le début d’une garde partagée… Et donc d’un douloureux manque. 
 
C’est une effraction, un traumatisme, un deuil inévitable où tout reste à redéfinir. C’est le deuil d’une personne vivante qui est à faire. Se mélange tout a coup sentiment de colère, d’amertume, de rancœur jusqu’à la phase finale de tristesse où peu à peu on lâche prise. Et finalement renaitre petit à petit… La colère cèdera alors finalement la place à une certaine nostalgie des moments heureux pour finalement atteindre une forme d’apaisement. 
 
Le divorce et l’expatriation
 
Il est encore plus difficile de divorcer lorsque l’on se retrouve loin de ses repères, de son familier. Cependant, beaucoup de couples expatriés divorcent. L’expatriation est d’ailleurs souvent aussi un profond bouleversement. Il n’est pas rare que beaucoup de couples se redécouvrent durant cette expatriation et ne se reconnaissent plus. Loin de nos racines, notre personnalité se modifie. Souvent, l’expatriation ne se passe pas comme prévue et les frustrations s’accumulent. Il est fréquent qu’un des membres du couple n’arrive pas à trouver sa place dans ce nouveau projet, n’arrive pas à se reconstruire.
 
L’équilibre que le couple avait réussi à construire dans son pays d’origine n’arrive pas à se reformer dans ce nouvel environnement. 
Le rêve fait alors place à la désillusion et au ressentiment, et tel un poison, vient envenimer la relation. Le couple se perd, s’oublie jusqu’à l’inévitable rupture. Se pose souvent alors le douloureux problème de la garde des enfants. Souvent l’un des conjoints souhaite rester dans le pays d’accueil tandis-ce que l’autre souhaite retrouver sa terre natale. S’en suit alors une longue et douloureuse bataille judiciaire qui laissera place à de profonds sentiments de douleur, d’injustice et d’amertume. 
 
Le divorce en expatriation est très difficile car seulement nous sommes souvent privé de nos repères par le seul fait de l’expatriation et voilà que le cocon que nous avions réussi à construire loin de nos racines, s’effrite lui aussi. Nos proches sont loin alors que nous avons si justement besoin de familier, en quête de réassurance. 
 
Le début d’une renaissance
 
La renaissance est graduelle et profondément personnelle. Mais comme derrière toute fin, derrière toute rupture, pointe la promesse d’une renaissance. Cette renaissance doit cependant passer par un stade obligatoire, celui d’une réappropriation et d’une conscientisation de soi.
Étions nous trop amis ? Trop amants ? Trop distants ? Nous sommes-nous progressivement éloignés dans le tourbillon de la vie, des obligations du quotidien et de ses contraintes parfois si pesantes ? Avons-nous abandonné notre couple au profit des enfants ?
 
Parfois trouver le juste équilibre entre couple conjugal et parental peut sembler si difficile…  Avons-nous perdu de vue, qu’un couple doit se travailler, s’alimenter au jour le jour par l’investissement des deux conjoints ?
 
Il y a les questions qui appartiennent au couple lui-même, a la dynamique que l’on met en place dans une inévitable interaction fusionnelle…. Mais le véritable enjeu dans un divorce c’est la réappropriation de son espace subjectif. Quel a été mon rôle dans l’échec de mon couple ? Qui suis-je ? Que suis-devenue ? Et que vais-je advenir ?
 
Le temps de la conscientisation
 
La période qui suit la séparation est une période capitale. L’important est de se laisser un temps, celui du nécessaire travail de reconstruction. Il est tentant de se précipiter dans les bras d’un nouvel amour, la personne pansement, de nous abrutir dans le travail ou de nous consacrer exclusivement aux besoins des enfants. En faisant cela, le risque est de brûler une étape capitale, celle de la reconstruction. 
 
Souvent seuls le silence et la solitude constitueront nos alliés les plus précieux. Ce temps de recueillement s’avèrera très bénéfique à la compréhension de nos erreurs, de ce que l’on veut à présent et surtout de ce que l’on ne veut plus. 
 
Il s’agit d’assimiler et réellement comprendre ce qui a amené à l’échec pour éviter la répétition des erreurs et de se retrouver, au prochain amour dans le même schéma avec à la clé, un nouvel échec encore plus douloureux. 
 
Le couple est le lieu privilégié de l’inconscient où souvent nous rejouons les scénarios infantiles de notre enfance, répétition d’une forme du couple de nos parents, mais surtout de ce qui nous a manqué dans notre enfance, en espérant souvent que notre conjoint viendra combler tous nos manques. 
 
Un couple n’a jamais ce pouvoir et l’échec d’un couple vient alors souvent marquer le glas de nos blessures jamais pansées. Les couples qui fonctionnement ont souvent des attentes plus réalistes par rapport à leur conjoint et ont cette capacité certaine d’exister par eux-mêmes dans une forme de complémentarité et non de besoin.  
 
Le chemin vers la guérison
 
C’est pourquoi il est important de sortir du statut de victime et de comprendre les responsabilités que l’on a eu dans cette rupture.
Même s’il s’agit souvent d’une forme de mort psychique temporaire, vécue dans un sentiment de solitude parfois difficile, la vie existe après le divorce et elle est souvent meilleure, à condition d’avoir effectué cette conscientisation et cette responsabilisation de notre vie passée.  
A chacun sa méthode, se tourner vers ses amis pour qu’ils nous aident à penser, aller à la rencontre de nouvelles personnes (car bien souvent avec le couple, on perd aussi les amis communs). Se retrouver en commençant de nouvelles activités, mais aussi entreprendre une psychothérapie individuelle pour mieux se comprendre et éviter de répéter les erreurs du passé. Le deuil doit se vivre entre moments de solitude et réinvestissement d’une nouvelle vie.   
Le divorce est souvent l’occasion inespérée même si douloureuse, de faire le point. Il s’agit de comprendre le chemin parcouru depuis notre naissance, faire un vrai bilan de notre vie actuelle, entre croyances illusoires et croyances réalistes. C’est seulement à ce prix que la différenciation entre envie et besoin pourra se faire et nous amener sur le chemin d’une harmonie retrouvée. 
Vanessa B. The French clinic
Vanessa Bokanowski, psychologue, psychothérapeute et thérapeute de couples, excerce au sein de la clinique The French Clinic (Dubai Healthcare city)
Contact : 04 429 8450 ou 056 948 7372
 
 
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