Billet d’humour by Sophie : Noël, rentrer ou ne pas rentrer…
Rentrer ou ne pas rentrer pour les fêtes… ? Voici le grand dilemme de fin d’année auquel un grand nombre d’expats est confronté !
Je ne parle pas des aficionados qui traverseraient l’Atlantique à la nage coûte que coûte ou détourneraient un avion pour rallier l’endroit où toute sa famille va se regrouper (et dont je fais partie !).
Non, je parle des autres, les indécis, ceux qui s’autorisent le choix… ceux qui ne dorment plus avec leur doudou depuis longtemps, qui ont coupé normalement le cordon et maturité oblige, arrivent à dissocier cet évènement d’avec tout le folklore qui l’entoure !
Ceux qui ont la souplesse intellectuelle de se dire qu’un réveillon peut se passer autrement qu’avec leur grand-oncle Dédé, leur sœur fraichement divorcée et la gastro de son petit dernier ! Ceux qui assument le changement et ne voient pas pourquoi ils ne le feraient pas juste avec leur famille rapprochée, voire même quelques amis… et en plus sous les palmiers !
Alors pour les aider à trancher, je vais, en toute objectivité leur montrer ce qu’ils auraient à y gagner…
A commencer par le stress des billets à acheter (prix élevés en fin d’année) et celui de la garde de robe à réactualiser (pulls, chaussettes, doudounes à dégoter)… sans oublier, les jérémiades des enfants excédés « Oui, 3 paires de collants sous un pantalon, ça grattent, et oui, il fait très chaud dans les aéroports », surtout quand on a tout enfilé sur soi pour pouvoir tout caser et accessoirement, ne pas chopper une pneumonie dès l’arrivée !
Une fois sur place, c’est toujours le même challenge : voir en un minimum de temps le maximum de gens ! Bien évidemment vont de pair les kilos de foie gras, de saumon et de bûches à ingurgiter ! Car si, sur le coup, nous sommes bien contents de nous gaver de tous ces mets, au bout de 10 jours, c’est l’overdose assurée et les complaintes associées (« Mais pourquoiiiiiiii ?????? pourquoi je n’ai toujours pas tiré de leçons des 20 dernières années… je vais encore en avoir pour 6 mois pour tout éliminerrrrrrrr !!!! »).
Et la frénésie des magasins, on en parle ?! Car oui, comme d’hab, on n’a pas vraiment anticipé les cadeaux et de toutes façons, entre toutes les fringues, bottes et bonnets à emmener… il n’y avait plus de place dans les valises pour caser la cuisine de la petite Zoé, la maxi boite de Lego pour Théo, etc. Alors à nous les espaces surpeuplés à peine débarqués à essayer de trouver la « bonne idée » au milieu de gens survoltés prêts à t’arracher des mains le dernier « it toy » de l’année (qui se décide en général au mois de novembre et par conséquent possède des stocks extrêmement limités). A toi aussi la cohue aux caisses où « as usual » on te marche dessus en te demandant dans le meilleur des cas si tu attends pour payer ?! Ce à quoi je m’octroie le droit de rétorquer que non « je suis juste sado maso et que j’adore me faire piétiner ! » (Revendications de prédilection cf billet d’humour la file d’attente )
A toi aussi les discussions houleuses après l’apéro de trois heures et les dix entrées arrosées sous fond de débat sur les gilets jaunes, la hausse du pétrole, l’évasion fiscale, le chômage, l’aliénation aux écrans dont tu n’as pas su préserver tes enfants… et j’en passe… et qui, malgré ta petite quarantaine assumée, te fera toujours passer pour une ado hystérique écervelée avec ta propension à vouloir faire entendre ta voix en faisant fi de ton self-control acquis au fil de ces 25 dernières années !
Bref, pas vraiment des vacances rock’n’roll, mais beaucoup de cris, de rires aussi, de gras et d’alcool… pour vous/nous, initialement venus pour célébrer la naissance du petit Jésus !
A toi aussi le retour, les yeux cernés et le corps boudiné dans ton jean que tu as mis deux heures à fermer et dont les coutures sont sur le point d’exploser ! Sans compter le stress à l’idée de rapporter tous ces magnifiques cadeaux que l’on n’a pas pu laisser et dont décemment il nous aurait fallu une semi-remorque ou un A380 pour nous seul pour tout ramener (soulignons ma légère tendance naturelle à l’exagération ! )…
Bref, voici en résumé ce qui, souvent, attend ceux qui rentreront en France pour fêter les fêtes en famille. Et pourtant, comme je vous le disais précédemment, je ne souhaite pour rien au monde déroger à ces clichés qui font partie intégrante pour moi de la fin de l’année ! Et comme je suis encore dotée d’une naïveté concomitante à mon manque de maturité, je crois toujours que le Père Noël va cette fois-ci tout arranger et, accessoirement, usera d’une forte télépathie pour deviner le superbe cadeau auquel j’aurai rêvé pendant toute l’année passée !!!
Allez, belles fêtes à vous tous !
Sophie, comédienne, continue de nous faire rire depuis Istanbul à travers ses billets d’humour inspirés des péripéties d’une famille d’ex-expat à Dubai. Retrouvez ses billets sur son blog www.journalexpat.com.
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