Billet d’humour by Sophie : Back to Dubai !
Après avoir observé une période de deuil nécessaire, mon mari et moi étions fins prêts. Revenir à Dubai après deux ans d’absence c’est un peu comme revoir un premier amour… on l’idéalise tellement que l’on appréhende d’être déçu… pour toujours.
Mais exit les pensées négatives… c’est allégés de 46 kilos (poids cumulés de nos deux enfants !) et surtout débarrassés de toutes RC (Responsabilité/Culpabilité !) que nous débarquions à l’aéroport !
Euphoriques comme après avoir sniffé du gaz hilarant… nous kiffions tellement de retrouver l’odeur de l’aéroport (si, si !) que nous étions à deux doigts de plaquer nos naseaux sur les clims pour l’humer ! Un enthousiasme qui ne passa pas inaperçu puisque même l’émirati qui contrôlait mon passeport (et à qui mon ancien visa n’avait pas échappé !) m’accueillie avec un «Welcome back» approprié !
Après avoir rassemblé notre kit de survie : récupéré les valises, acheté une carte Etisalat et fait le plein de Champagne, nous allions prendre notre voiture de loc… que «bonheur» un monsieur nous amenait devant la sortie ! Premier kif (pas besoin de faire des kilomètres pour la chopper sur un parking en tirant 30 kilos (au bas mot) de luggage compressés !
Ahhhhh CE sens du service !!!!
Ici débuta ma frénésie compulsive (je sais, les deux mots collés, ça fait peur); je me mis à tout photographier laissant «une chinoise à Paris» pour une indifférente apathique avec ses 60 photos/minute ! Et vas-y que je te prends la Sheikh zayed surélevée, le nouveau canal, la demie tour de la Marina, le troisième étage du MOE etc… Nous nous transformions rapidement en «inspecteur des travaux finis» ou «en cours» (plus réaliste à Dubai) donnant notre avis sur tout comme si le Sheikh en personne nous en priait.
Comme nous avions passé deux ans loin de la «easy life», c’est vierges et complètement désintoxiqués que nous nous émerveillions devant tous les petits coups de pouce qui rendent la vie plus douce… comme cette fois où à Carrefour, je revis tous ces messieurs qui emballaient nos paquets, j’en fus si émue que mon mari me stoppa lorsque j’allais leurs donner pour les remercie tout le liquide des vacances que nous venions fraichement de retirer !
Idem… pour ceux qui m’ouvraient la porte pour me laisser passer, c’est la pupille embuée que je les remerciais de leur bonté prête à leur faire un «hug» de compète… plus habituée à Paris qu’on me la jette en pleine tête !
On le voulait notre pèlerinage ! De nos petits pieds fraichement de chaussettes débarrassés, fouler tous ces lieux autrefois fréquentés (inutile de souligner que mettre 4 années dans 7 jours allait être compliqué et que forcément il y aurait quelques frustrations à la clé). Anyway…
C’est avec un optimisme à toutes épreuves, chevillé au corps comme Bibi, Brigitte à notre nouveau président que nous nous extasions devant tout et n’importe quoi… Comme cette fois où un oiseau trop nourri nous inondait le drap de bain de son dernier brunch avec buffet à volonté ! Là où le pauvre pigeon parisien aurait passé un sale quart d’heure, nous restions hilares face à cet ovipare farceur !
Au bout de quelques jours, nous n’étions plus très beaux à voir (si tant est que nous l’étions à l’arrivée : blancs et en manque de vitamine D) et c’est l’œil vitreux et le coup de soleil clinquant que nous essayions d’enchainer notre super «schedule» fait sur notre canapé quelques semaines auparavant !
Car il nous fallut une rigueur militaire pour enchaîner les journées surchargées et les soirées de retrouvailles arrosées !
Malheureusement une triste raison familiale nous obligea à écourter notre séjour…mais ne valait-il mieux pas partir sur une très forte impression ? Partir au bon moment évite souvent des épisodes gênants… comme lors d’une bonne soirée où il est toujours préférable de s’évaporer avant le verre de trop… celui qui nous fausse la réalité et nous fait fermement penser que nous sommes une bombasse de 25 ans / 42 kilos qui peut sans complexe se déhancher sur une planche posée sur deux tréteaux !
Bref, c’est le cœur lourd et la tête pleine de souvenirs que nous jurions de rapidement revenir.
Ne serait-ce que pour essayer tous les délires encore non expérimentés qui font de cette vie dubaïote un « heaven » pour s’amuser entre potes !
Sophie, comédienne, continue de nous faire rire depuis Paris à travers ses billets d’humour inspirés des péripéties d’une famille d’ex-expat à Dubai.