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50 ans et aucun signe de crise !

 50 ans et aucun signe de crise !

Une certaine effervescence mêlée de joie règne dans l’air. Elle est causée tant par les jours fériés appréciés par tous que par la raison de ce long weekend : la célébration des cinquante ans des Emirats Arabes Unis. Et tandis que le pays se réjouit de cet anniversaire, se préparant à une fête spectaculaire, cette même situation transposée à la vie d’une femme ou d’un homme semble moins plaisante : avoir cinquante ans, c’est voir se profiler le spectre de la crise de la cinquantaine. 

A mesure que l’on avance dans le temps, le spectre de la crise du milieu de vie, mettant en péril le rythme réconfortant du quotidien, menace ; elle est d’autant plus crainte qu’elle semble inéluctable. Et si nous prenions exemple sur les Emirats Arabes Unis ? A cinquante ans, le pays semble être un jeune homme vigoureux. Pourtant, ce fringuant quinqua a dû surmonter bien des crises. Analyse des secrets de sa sérénité. 

Dans son histoire récente, les Emirats Arabes Unis ont dû affronter trois crises : 

1 – Subprime et abandon

En 2008, le pays étalait sa superbe aux yeux du monde. La Burj Khalifa était en construction, l’île artificielle de la palm était présentée comme une prouesse technique et architecturale, les Emirats Arabes Unis étaient décrits partout comme le nouvel eldorado. Dans ce contexte, la crise financière fit l’effet d’un choc violent.
Subitement, les villas furent désertées, les voitures abandonnées dans le parking de l’aéroport, et le pays s’est retrouvé comme ce compagnon trop prétentieux que l’on décide de quitter son préavis.
Et alors qu’ils semblaient condamnés par tous, les Emirats Arabes Unis ont su faire preuve de recul critique et de résilience afin de retrouver la prospérité.

2 – Covid, Delta, Omicron

La deuxième crise est celle que nous voudrions conjuguer au passé : celle de la covid. Elle est venue entraver tous les projets. Mais comme ce père de famille qui doit parfois faire entendre sa voix avec fermeté et autorité, les Emirats ont indiqué la voie à suivre : à grand renfort de vaccination et de tests PCR, le pays, parmi les premiers, a retrouvé une activité proche de la normalité.
Comme un symbole de la détermination du pays, ces lettres et ces chiffres de deux mètres de haut qui accueillent le visiteur à l’entrée de l’exposition universelle : EXPO 2020. La date initiale a été volontairement conservée, comme un pied de nez au rendez-vous manqué de l’année dernière. 

3 – Légitimité et clichés

Cette troisième crise, celle de légitimité, semble constamment guetter une occasion de s’exprimer, et ce peut-être depuis la naissance du pays. Les critiques nombreuses et régulières manifestent un certain scepticisme quant au succès des Emirats Arabes Unis à s’imposer comme une nation souveraine et prospère.
Le lieu (un pays bâti sur du sable), son histoire empreinte de traditions qui empêcherait une rencontre harmonieuse avec la modernité, son régime politique qui ne serait pas en cohérence avec l’époque sont autant de paramètres qui alimentent une posture méfiante. Pourtant, les Emirats ont persévéré dans leur vision, faisant fi des critiques, embrassant même volontairement certains clichés (ceux de la démesure, de l’excès, de l’ultra-luxe) pour les transformer en atouts. 

Ainsi, grâce à sa détermination et à sa fermeté, les Emirats Arabes Unis accueillent avec une sérénité qui nous rendrait envieux la perspective de cet anniversaire des 50 ans ; mais pour nous autres, pauvres êtres mortels pris dans la finitude et caractérisés par notre faiblesse, comment surmonter la crise du milieu de vie quand elle se présente ?  

On entend souvent une voix qui voudrait se faire l’incarnation de la sagesse : elle affirme qu’il faut faire preuve de maturité, voire de sérieux, qu’il faut se raisonner, accepter son âge et les obligations sociales ; mais l’application de ces préceptes paraît nous seulement ardue, mais bien triste : parvenu au milieu de vie, il faudrait endosser la posture de la résignation permanente. Et si c’était l’attitude inverse qui contiendrait une promesse de bonheur ? Ne jamais se résigner, quitte à passer pour un illuminé ou un inconscient ! N’est-ce pas, d’une certaine façon, la position assumée par l’émirat de Dubaï qui a posé l’immodération et l’impossible comme fondations de son essence ? Et quel meilleur philosophe que Friedrich Nietzsche pour nous inviter à sortir d’un sérieux conventionnel et mortifère ? 

Trois conseils nietzschéens pour surmonter la crise ! 

1 – Refuser d’être un chameau

Le chameau, nous dit Nietzsche, est écrasé sous le poids de son corps, cette bosse qu’il subit représente le poids du passé qui le ralentit et l’empêche de saisir le moment présent.
Il a un équilibre difficile : lorsqu’il s’agenouille, il est toujours au bord de la chute. Le chameau, c’est l’être humain trainant ses rêves et ses idéaux, mais aussi ses peurs et ses crispations. Il n’a que le désert comme horizon, comme l’homme face à sa routine. Il faut se débarrasser de cette bosse encombrante et cesser de ressasser remords et regrets. Comment ? Conseil N°2 !

2 – Chérir la joie

Tout ce que l’on entreprend, c’est dans l’espoir d’atteindre le bonheur. Ainsi, on dédie sa vie au travail pour la perspective future d’un avenir confortable, on accepte les difficultés et les souffrances avec la conviction qu’elles mèneront à ce bonheur tant attendu mais ne repousse-t-on pas ainsi indéfiniment le moment d’être heureux ? Nietzsche propose d’ériger la joie en valeur. La joie, c’est ce moment d’une intensité extrême mais que l’on sait éphémère ; il faut donc le chérir au mieux, tout de suite, immédiatement, intensément.
La joie est explosive et elle nous délivre de nos carcans. Faisons donc éclater la joie ! Comment ? Conseil N°3 !

3 – Danser, danser, danser

Lorsque les humains n’apprennent pas à bouger leur corps, affirme Nietzsche, leurs sens deviennent ternes et ils perdent la capacité de discerner ce qui est bon pour eux. Il faut donc apprécier son corps, lui redonner vie et renouer avec l’expérience corporelle, et ce triple mouvement s’effectue par la danse. « Je considère comme gaspillée toute journée où je n’ai pas dansé » écrit le philosophe allemand.
La vraie danse est celle qui s’exprime en ignorant le regard et le jugement des autres : dansons avec l’impulsivité et la désinhibition des enfants lorsque la musique se saisit de leurs corps ! 

Pendant ce long weekend où les Emirats Arabes Unis fêtent leurs cinquante ans, je vous souhaite de vous délaisser de vos préoccupations, d’embrasser férocement et violemment la joie, de danser comme si votre vie en dépendait ; je vous souhaite, en somme, d’agir avec la sagesse des enfants ! 

Crédit photo : @celavidubai au Address Sky View

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Anouchka Sooriamoorthy

La rédaction, c’est une équipe de passionné(e)s par l’écriture et les « histoires » de Dubai. Retrouvez l’ensemble de l’équipe rédactionnelle actuelle sur la page Qui-sommes-nous.

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