MEET THE “FRENCH” DOCTORS : Dr Simone SFEIR, Radiologue, Sénologue.

Depuis combien de temps à Dubai ?
Cela fait presque 4 ans que je suis à Dubai.

D’où venez-vous ?
Je suis d’origine libanaise.

Quel est votre métier/spécialité ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont domaines d’expertise ou de prédilection ?
Je suis médecin radiologue, spécialisée en imagerie de la femme. Je fais surtout de la sénologie qui désigne l’ensemble des techniques d’exploration du sein notamment en imagerie médicale : mammographie, échographie, IRM, …
Je suis également spécialisée en interventionnel du sein, c’est-à-dire que j’effectue des biopsies stéréotaxiques (guidées par mammographie et sous échographie), ainsi que toutes interventions non chirurgicales pré et post-opératoires sous imagerie afin d’aider au diagnostic et guider le chirurgien et l’oncologue dans leur travail.

À partir de quel âge avez-vous eu envie de prendre cette voie et pour quelle raison ?
J’ai eu envie de m’orienter dans le domaine médical dès les classes secondaires, plus précisément au moment du choix d’orientation à l’école. J’ai également été fortement encouragée par mon entourage. Je ne l’ai jamais regretté.
A la fin de mon cursus en médecine générale, mon premier choix d’orientation fut la gynécologie mais certains médecins de mon entourage m’ont conseillé la radiologie, spécialité qui m’a semblé attractive tant par la technologie que par la grande responsabilité qui en résulte. En effet, mon diagnostic est très important dans les suites d’un éventuel traitement d’une malade pour lui sauver la vie. L’imagerie médicale de la femme m’est chère car la Femme a toujours été ma priorité (je suis très féministe) et les pathologies y sont très fréquentes, notamment le cancer du sein.

Où avez-vous étudié ?
J’ai étudié la médecine générale à Beyrouth à la faculté française de médecine, l’Université Saint-Joseph, puis la radiologie générale à l’Hôtel Dieu de France (Beyrouth). Ensuite je suis partie en France pour continuer ma formation et me spécialiser d’abord au CHU Charles-Nicolle de Rouen, puis à Paris à l’Hôpital Saint-Joseph (14e) et à l’Hôpital Tenon (20e).

Pourquoi avoir choisi Dubai pour exercer ?
Après 10 ans de pratique au Liban, Dubai m’a semblé une destination idéale pour vivre avec ma famille dans une ville agréable, où l’on retrouve sécurité, confort et qualité de vie, tout en étant située pas loin de chez « moi » pour les visites fréquentes de la famille. C’est aussi l’occasion d’expérimenter une ville cosmopolite et de découvrir différentes cultures.
Du point de vue professionnel, Dubai est capable d’offrir un haut niveau de technologies innovantes et de grandes qualités, ce qui est idéal pour moi en tant que radiologue. Dubai est aussi en plein essor dans le domaine de la santé que ce soit avec le nombre croissant d’hôpitaux et de cliniques qu’avec l’arrivée de médecins de toutes spécialités, diplômés des meilleures universités du monde. Je pourrais même dire que Dubai est peut-être considérée actuellement comme la référence médicale au Moyen-Orient.

Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de médecin à Dubai ?
Le métier de médecin est de toute façon difficile avec de nombreux challenges à relever que ce soit à Dubai ou ailleurs. Je n’ai pas rencontré de difficultés particulières ici même si, avec un système de santé en majorité privé et saturé, la concurrence peut être grande. Il faut donc faire beaucoup d’efforts tout en gardant son éthique médicale.

Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France?
Honnêtement, il n’y a pas énormément de différence. J’ai des principes que je n’ai jamais changés et sur lesquels je travaille. De plus, le Liban a toujours été le leader dans la santé dans la région, donc je dirais kif-kif.

Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques / plus courantes à Dubai ?
Comme sénologue pas vraiment. Le cancer du sein est une pathologie fréquente dans le monde, il touche entre 1/8 et 1/10 femmes. Mais il est vrai qu’étant donné la diversité de nationalités à Dubai, on diagnostique beaucoup plus de cancers en particulier auprès de populations plus à risque (parmi les expats et les touristes médicaux) qui vivent ici. De même, avec une population majoritairement jeune, je trouve malheureusement plus de cancer chez les jeunes que lorsque j’exerçais en France et au Liban et ce qui est publie dans les journaux.

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier ?
Diagnostiquer précocement, aider à traiter le plus tôt possible afin de donner toutes les chances de guérison à la personne malade, sauver ou prolonger des vies.

Avec le recul, que referiez-vous différemment ?
Au fond j’aurais bien aimé avoir un métier plus calme, créatif, dans un bureau et avec moins de stress et de responsabilité. Mais je suis certaine que si c’était à refaire, je choisirais la même profession.

Avec la crise du Covid-19, comment la clinique où vous exercez s’est-elle adaptée pour gérer la situation ? Comment fonctionne la télémédecine ?
L’American Hospital a pris très rapidement des mesures pour s’adapter à la crise en mettant en place des protocoles de gestion très efficaces. Pour la radiologie et plus spécifiquement pour la sénologie, la télémédecine est impossible. La présence de la malade est indispensable face aux machines qui sont souvent manipulées par nous-mêmes.

Vos deux bonnes adresses à Dubai ?
American Hospital : pour tous problèmes de santé et pour un suivi médical.
Al Safadi Restaurant : pour se récompenser avec un bon repas libanais.

LE MOT DE LA FIN
Femmes : faites-vous dépister tous les ans contre le cancer du sein ! Plus le diagnostic est précoce, plus la maladie est curable avec des chances de récupération de 100 %. Luttons ensemble contre ce cancer et appelons-le « FOUTU » !