MEET THE « FRENCH » DOCTORS : Dr. Emma Gardette, dermatologue à Dubai

Dr. Emma Gardette, dermatologue française installée à Dubai depuis août 2024, elle nous partage son parcours et son expertise. Après avoir grandi et étudié en région parisienne, elle a exercé sept ans à Londres avant d’y obtenir la nationalité britannique. Spécialiste des maladies de la peau, des ongles et des muqueuses, elle possède une expertise pointue en dermatologie inflammatoire, pédiatrique et génitale, ainsi que dans le traitement des connectivites. Avant son installation à Dubai, elle dirigeait le centre de référence britannique pour ces maladies auto-immunes au Royal Free Hospital de Londres.

Dr. Emma Gardette, depuis combien de temps êtes-vous à Dubai ?

Je suis arrivée à Dubai fin août 2024 avec mon mari et nos deux filles.

D’où venez-vous ?

Je suis française de naissance, j’ai grandi et étudié en région parisienne. J’ai également obtenu la nationalité britannique en 2024 après avoir vécu sept ans à Londres.

Dr. Emma Gardette, quel est votre métier/spécialité ? En quoi consiste-t-il ? Quels sont vos domaines d’expertise ou de prédilection ?

Je suis dermatologue, c’est-à-dire médecin spécialisé dans les maladies de la peau, mais aussi des ongles, des cheveux et des muqueuses (buccale et génitale). Comme tout dermatologue formé en France, je suis également vénéréologue, spécialisée dans les maladies sexuellement transmissibles, ce qui n’est pas forcément le cas dans d’autres pays.

Mes domaines de prédilection incluent le cancer de la peau, la dermatologie pédiatrique, les dermatoses faciales comme l’acné et la rosacée, la dermatologie génitale, et plus globalement toute la dermatologie inflammatoire.
J’ai une expertise particulière dans les connectivites, qui sont des maladies auto-immunes comme le lupus, la sclérodermie ou la dermatomyosite. De 2021 à 2024, j’ai été responsable du centre de référence dermatologique pour les connectivites du Royaume-Uni au Royal Free Hospital à Londres, un CHU de renommée internationale pour le traitement de la sclérodermie.

À partir de quel âge avez-vous eu envie d’être dermatologue et pour quelle raison ?

Intéressée par les sciences durant ma scolarité, je me suis dirigée naturellement vers la médecine en fin de lycée. La dermatologie s’est imposée comme une évidence après le concours de l’internat. C’est une spécialité vaste qui recoupe la médecine interne, la médecine infectieuse, l’oncologie, la chirurgie, la cosmétologie. Impossible de s’ennuyer !

Où avez-vous étudié ?

J’ai étudié la médecine à l’UFR des Sciences de la Santé Simone Veil (anciennement appelée faculté de Paris Ouest). J’ai ensuite effectué l’intégralité de mon internat dans les hôpitaux parisiens.

Pourquoi avoir choisi d’exercer entant que dermatologue à Dubai ?

Après sept années passées à Londres, mon mari a eu une opportunité professionnelle à Dubai. Cela s’est imposé comme une évidence : mon diplôme y est reconnu et la qualité de vie est incomparable, surtout avec de jeunes enfants. Nous souhaitions également que nos filles, âgées de 1 et 4 ans, puissent continuer à évoluer dans un environnement international et anglophone tout en restant connectées à la culture française et britannique.

Quels sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer le métier de dermatologue à Dubai ?

Le secteur médical étant très dynamique et attractif, la concurrence y est forte. Travailler dans le privé demande une adaptation à un fonctionnement différent de celui du système public auquel j’étais habituée, notamment en ce qui concerne la gestion des assurances privées. Toutefois, l’un des grands avantages est l’accès rapide et direct aux soins, permettant aux patients de consulter sans délai, contrairement à d’autres pays où l’attente peut être bien plus longue, notamment en dermatologie !

Dr. Emma Gardette, est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France ou au Royaume-Uni ?

Les problématiques sont très différentes de celles en France ou au Royaume-Uni. D’un côté, l’exercice aux Émirats Arabes Unis permet d’échapper aux lourdeurs administratives et aux contraintes du système de santé public. Mais de l’autre, cela s’accompagne de nouvelles responsabilités. La diversité culturelle de mes patients et confrères influence fortement les attentes et les habitudes de prise en charge. Cela peut parfois poser des défis, notamment en cas de barrière linguistique, surtout lorsque les pathologies sont complexes. De plus, certaines pathologies nécessitent des traitements ou examens complémentaires parfois difficiles à obtenir en raison des restrictions imposées par les assurances.

Dans votre spécialité, rencontrez-vous des pathologies plus spécifiques ou plus courantes à Dubai ?

Oui, certaines pathologies sont particulièrement fréquentes en raison du climat et de l’exposition solaire. Les infections fongiques sont courantes, car la chaleur et l’humidité créent un environnement propice à leur développement. Les cancers cutanés, notamment les carcinomes basocellulaires, sont également un enjeu majeur en raison de l’intensité et de la durée d’exposition au soleil. Le soleil et la pollution sont aussi responsables de troubles pigmentaires, notamment sur le visage, qui constituent une préoccupation majeure pour de nombreux patients.

Quels sont les éléments les plus motivants de votre métier de Dermatologue ?

Ce qui me motive le plus en tant que dermatologue, c’est avant tout le défi diagnostique propre à cette spécialité très visuelle, qui exige un œil expert et une analyse minutieuse pour identifier avec précision chaque pathologie.
La peau est souvent révélatrice de nombreuses pathologies systémiques sous-jacentes, ce qui m’amène à travailler en étroite collaboration avec d’autres spécialités comme la rhumatologie, la gynécologie ou l’endocrinologie.
J’apprécie également le temps accordé aux patients, qui permet une prise en charge approfondie et personnalisée, essentielle pour instaurer une relation de confiance et adapter les traitements à chaque cas. Enfin, l’éducation et la prévention jouent un rôle central dans ma pratique, avec une approche holistique visant à sensibiliser et accompagner les patients vers une meilleure santé de leur peau.

Dr. Emma Gardette, avec le recul, que referiez-vous différemment ?

Je n’ai pas de regret sur ma carrière professionnelle. J’ai eu la chance de pratiquer la médecine dans plusieurs pays et dans des services hospitaliers reconnus à l’international. Ces expériences m’ont permis de m’ouvrir au monde et d’apprendre énormément.

Si vous aviez deux conseils à donner à nos lecteurs pour vivre cette année « en bonne santé » ?

Deux conseils que j’essaie d’appliquer à moi-même, et qui sont aussi bénéfiques pour la santé de la peau :

• Bien dormir. J’essaie d’améliorer la qualité de mon sommeil en adoptant de bonnes habitudes comme la méditation, la réduction du temps d’écran et une activité physique régulière.
• Bien manger. Prendre soin de son intestin et de son microbiote.

Vos deux bonnes adresses à Dubai ?

• Samadhi Yoga Center, Jumeirah 3 : pour les cours de yoga et pilates, j’y suis fidèle depuis mon arrivée à Dubai !
• Bu Qtair Fish Restaurant : restaurant de poisson à la bonne franquette sur le port de pêche de Umm Suqeim 2.