Quand Sophie décortique les implications de la fête des mères
Ces 4 mots reflètent à eux seuls toute la complexité du rôle!
A priori deux mots qui peuvent augurer une sacrée journée pour la personne que nous sommes censée représenter: un être corps et âme, dévoué aux têtes blondes que nous avons engendrées!
Analysons brièvement cette petite phrase anodine en apparence… qui en moins d’une minute pourrait nous mettre en transe…«La fête des mères!»
Fête: évènement organisé pour célébrer quelque chose ou quelqu’un…
Mère: femme qui a mis au monde un ou plusieurs enfants…( vieille définition, fonctionne bien sûr aussi avec l’adoption)
C’est là que notre imagination galopante nous voit déjà toute une journée immergée dans une baignoire remplie de champagne avec nos enfants à coté… déclamant des alexandrins parfaits pour célébrer cette déesse grâce à qui ils sont nés!
Stop le délire!
Bien sûr on nous avait laissés mollement entendre qu’il y aurait «un avant» et «un après» ce qui en soit nous apparaissait aussi évident… qu’après un aïoli il faille se laver les dents! Mais personne n’avait osé se risquer à nous dire ce qui allait réellement se passer!
Car oui il y aurait les 20 kilos, la rétention d’eau, l’épisio, la séance photo où l’on ressemble à un hippo, les nuits sans dodo qui nous rendent aussi raffinée et intello qu’un wagon d’anges de la télé réalité à Mexico, les humiliations autour d’un landau et d’un siège auto, les premiers bobos, les rdv médicaux et j’en passe, les miens ne sont pas encore pré-ado…
Mais personne n’est vraiment préparé à performer au vu de la puissance dramatique qui va se jouer! Je vous rappelle que dans le cahier des charges implicite, «la confiance en soi» est de la dynamite!
En effet, dans la vie de chaque petit enfant, il y a des étapes auxquelles on doit se réjouir en tant que maman! Le premier sourire, la première cuillère de purée, le premier caca, oh miracle au fond des WC alors quand il se ramène fier comme Artaban avec son petit paquet entouré d’un ruban, pas question de déroger à notre optimisme feinté!
C’est quand même un mélange de nos gènes et de ceux de l’homme de notre vie qui se ramène avec un collier de Panzani!
Et il ne s’agit pas simplement d’ouvrir un paquet en ayant l’air vaguement étonnée et comblée…non, la qualité de notre interprétation aura jusqu’à la fin de sa vie des répercussions!
Il faut reconnaitre que nous ne sommes pas aidées…pas évident de s’exalter alors qu’on sait depuis des lustres ce qu’il y a dans le paquet 😉
Car l’éducation nationale ayant dépensé tout son fric à payer des gens te faisant passer une action pour un exploit (vu dernièrement, le ballon=référentiel bondissant, nager=résistance en équilibre horizontal) se trouva fort dépourvue lorsque la fête des mères fut venue!
Oui, après des décennies de Brainstorming sur «Comment les occuper le plus en dépensant le moins?» ils n’ont toujours rien trouvé de plus d’adéquate que le sempiternel collier de pâtes! Mention spéciale pour ma maitresse dans les années 70 qui m’a permis de rapporter à ma maman un dévidoir de ficelle pour rôti avec des pinces à linges vernies!!!
Mais après l’étape de l’émerveillement, votre enfant voudra que vous vous pariez de ce bel ornement et inutile de penser que vous allez vous pavaner entre 4 murs c’est à l’extérieur qu’il voudra voir si vous avez fière allure! Je vous recommande ce soir-là de ne diner…. qu’avec des mamans qui ont été décorées…les autres ne comprendront pas encore pourquoi vous salopez votre superbe ensemble en soie …avec un collier couleur caca d’oie!
Allez, une fois n’est pas coutume, je laisse tomber l’ironie,
Pour saluer les amours de nos vies.
Avouons que nous sommes fières et honorées,
Du travail de tous nos petits joailliers!
Il n’y a rien de plus émouvant que les yeux d’un enfant
Qui contemple le sourire ému d’une maman…
Bonne Fête ☺