Meet the « French » Lawyer, Romain Astruc, avocat d’affaire à Dubai !
- LOIS - JURIDIQUE
- La rédaction
- 26 mars 2024
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Nous avons rencontré Romain Astruc, avocat d’affaire à Dubai, associé-gérant de Astruc & Co.
Conseil en droit des Affaires et juriste généraliste, il est expérimenté au pénal, en droit de la famille et en droit immobilier.
Plus largement, son cabinet et lui-même accompagnent les entreprises et les individus aux Emirats arabes unis dans tous les cas de figures impliquant du droit.
Depuis combien de temps à Dubai ? Et depuis quand exercez-vous en tant que avocat d’affaire ?
Je vis aux Emirats depuis le 12 septembre 2010, donc près de 14 ans. Je suis arrivé avec mon bagage à la main, sous le mentoring du père d’un de mes amis d’enfance qui m’a dit : « avant toute chose, ton anglais est pourri… Si tu veux fournir du conseil, va falloir remédier à ça ». Donc, via la Chambre de Commerce Française à Dubai, j’ai commencé chez Ladurée, comme manager du salon de Dubai Mall.
Présentez-nous votre activité en quelques lignes… Quelles sont vos spécialités ?
En janvier 2011, j’ai eu la chance de pouvoir continuer à travailler avec mon mentor – intermédiaire d’affaires brillant, qui travaillait à l’époque avec le Groupe Le Duff et le groupe Saoudien Al Hokair – tout en travaillant dans un cabinet d’avocats qui rassemblait plusieurs avocats du cabinet américain Coudert Brothers, lequel avait implosé 6 ans plus tôt.
Donc, un travail empreint d’une rigueur extrêmement stricte, avec des clients listés sur le Nasdaq, le Dax, le CAC40, mais aussi de petites et moyennes entreprises en croissance aux Emirats, des individus mal fortunés dans l’immobilier du fait de la crise de 2008-2010, et assez tôt quelques dossiers de divorce.
Puis dès 2013, j’ai été en charge des contentieux dans la construction, de façon indirecte, en coopération avec 5 ou 6 cabinets locaux : mon rôle était de préparer le dossier, les plaidoiries, les arguments et, ensuite, de faire l’intermédiaire entre eux et le client et d’assister aux expertises techniques ; puis quelques dossiers d’arbitrage international dans la région.
Et en parallèle, toujours, mon travail d’intermédiaire d’affaires dans le retail et dans la construction, qui m’a permis de rencontrer des personnes de la famille royale, les grands responsables des Malls aux Émirats, des hôteliers, des Secrétaires d’Etats, etc.
Cela m’a permis de diversifier mes connaissances, mes expertises mais aussi de faire de nombreuses rencontres passionnantes, grand éclairage sur la nature humaine. Cela m’a permis de développer mes deux spécialités : le jeu d’échec dans le monde réel, c’est-à-dire l’art d’anticiper le pire ou le meilleur pour les clients que j’allais être amené à conseiller, et l’art de dissimuler les vrais objectifs de mes clients.
Ayant toujours été sensible à la philosophie et à la psychologie, dans mon univers professionnel, ces passions me permettent de voir à travers pas mal de pratiques et donc d’éclairer mes clients.
Pourquoi avez-vous choisi ce métier d’avocat d’affaire ?
Je viens d’un tout petit village dans le 91, en Essonne, à côté de Saclay. Enfance heureuse, rêvée. Mais en parallèle, de 1 an à 10 ans, j’ai été victime d’un pédophile manipulateur effroyable. Un homme que je considérais comme un second père tant il était proche de ma famille. Bien défendu, il n’a pris qu’un an de prison. Ça m’a donné une certaine leçon sur l’aspect très subjectif des concepts de bien et de mal, de justice, mais aussi sur les pouvoirs du mensonge.
Plusieurs années plus tard, imbibé des concepts de philosophies européennes, chinoises et indiennes, j’ai pris de la distance et j’ai commencé – outre l’amour inconditionnel et la présence de mes parents, frères, amis – à remercier la peine et la souffrance d’avoir violenté ma maison.
A 19 ans, je voulais faire de mon cerveau une arme à comprendre le monde humain et il n’y a personne de plus ouvert à la société humaine que le conseil, qui comprend ce que le droit autorise et/ou comment le contourner, et oriente son client là où il veut aller, contre qui que ce soit ou avec qui que ce soit. D’où, un métier de conseil en droit.
Quels formations, diplômes ou certifications avez-vous pour cette activité ?
J’ai fait un an de philosophie à la Sorbonne (Paris IV) puis je suis parti en pèlerinage spirituel à Saint-Jacques de Compostelle. La démarche était philosophique, pas religieuse. J’ai ensuite intégré la faculté de droit Jean Monnet (Paris XI) ou je me suis progressivement spécialisé en droit international des affaires, en droit international privé, puis en droit pénal. J’ai fait un Master II en Droit International des Affaires (LLM) et un équivalent d’un second Master II en Droit Pénal et en Criminologie à Panthéon-Assas (Paris II).
J’ai préparé et ai passé l’examen d’entrée à l’école d’avocats (HEDAC), j’ai majoré l’écrit et ai terminé 5e, au total, sur les 500 candidats. Ma base académique étant solide, quand mon mentor m’a proposé une aventure aux Émirats, j’ai accepté, sans détour, et ne suis jamais revenu.
Quelle est la taille de votre Cabinet d’avocat/conseil ?
Nous avons aujourd’hui une équipe, intégrée et en réseau, de 12 avocats/conseils qui interviennent sur les dossiers non-contentieux des clients ainsi que 6 avocats qui traitent du contentieux, dont deux Emiratis, Humaid Al Ansari et Mona Al Ansari, qui ont ma confiance et que je remercie tous les jours. Nous avons aussi une équipe en charge de l’immigration, de la comptabilité, de l’audit, et de la bureaucratie aux Emirats pour nos clients.
A qui s’adressent principalement vos services d’avocat d’affaire à Dubai ?
Nous sommes suffisamment robustes et organisés pour pouvoir accompagner de grandes sociétés et nous sommes fiers d’avoir parmi nos clients des sociétés listées et de grands groupes privés internationaux. Aujourd’hui, le cœur de notre clientèle, ce sont des entreprises de taille moyenne qui envisagent des modes de croissance internes et externes. J’ai personnellement beaucoup de plaisir à accompagner les start-ups dans leurs débuts.
Au niveau des individus, nous accompagnons quiconque a besoin d’une assistance juridique et je n’hésite que rarement à fournir un conseil, tard le soir, sur WhatsApp ou en call, à des personnes en détresse, qui nous trouvent via le consulat ou en ligne.
Quelle est la problématique la plus fréquente des personnes/entreprises que vous accompagnez en tant qu’avocat d’affaire à Dubai ?
Une problématique récurrente aux Emirats arabes unis concerne le choix initial d’une activité et les limites qu’elle peut présenter quand le business plan était plus vaste que prévu par les autorités locales. Ces dernières peuvent restreindre le champ d’action des entreprises en autorisant qu’un nombre limité de licences, ce qui empêche une même société d’exercer plusieurs activités dites « incompatibles ».
Au niveau des individus, les questions de protection des actifs ou de divorce international, avec des nationalités ou des religions différentes, sont les plus récurrentes.
Quelles sont les challenges/difficultés/facilités pour exercer votre métier d’avocat d’affaire à Dubai ?
J’ai toujours du mal avec ce type de questions car c’est mon métier de les résoudre. Il n’y en a pas qui ne peuvent pas être solutionnés.
Quelle est la question juridique la plus fréquente que l’on vous pose ? (et votre réponse ?)
Une question Business : est-ce qu’il faut payer le capital social aux Emirats arabes unis ? Réponse : Oui !
Une question pour les individus : si mon propriétaire m’évince après une notice d’un an et, au lieu d’habiter dans la maison, comme mentionné dans la notice, reloue à quelqu’un d’autre, je peux poursuivre ?
Réponse : Oui ! et vous pouvez demander votre nouveau loyer en compensation.
Est-ce plus simple ou plus compliqué qu’en France d’exercer en tant qu’avocat d’affaire à Dubai ?
Je pense que la question dépend de la personnalité du conseil.
Quelle est votre source de motivation chaque jour ?
La solution trouvée pour le client et la contrepartie qu’il donne au cabinet (les honoraires, ahah).
Avec le recul, que referiez-vous différemment ?
Mon mariage : j’aurai donné raison à ma femme dès le début.
Si vous aviez deux conseils juridiques à donner à nos lecteurs en tant qu’avocat d’affaire à Dubai ?
– Attention à ceux qui vous mettent la pression (« Maintenant ou jamais !! ») sur un deal quand vous n’êtes pas spécialiste du produit.
– Si vous faites une levée de fonds, entourez-vous de professionnels, ne faites pas ça avec des amis. C’est le meilleur moyen de perdre et les amis et l’argent.
Vos deux bonnes adresses à Dubai ?
Vanitas au Palacio Versace.
Yvonne à Dubai Hills Mall, pour en savoir plus, ICI.
Des projets futurs ?
Toujours, des milliers… c’est Dubai.
PETIT PORTRAIT INDISCRET
Plutôt matinal ou oiseau de nuit ? Oiseau de nuit.
Plutôt café-croissant ou pti-dej healthy ? Café-croissant, tous les jours… ahah…
Plutôt sport extrême ou méditation ? Sport extrême.
Plutôt costard-cravate ou jeans-baskets ? Costard-cravate, l’habit fait le moine.
Plutôt week-end cocooning ou fiesta ? Ni l’un ni l’autre. Voyage, tous les week-ends.
Plutôt cigale ou fourmi ? Fourmi.
LE MOT DE LA FIN :
Les malheurs ne sont absolument négatifs que lorsqu’on ne s’en remet pas.
Contacter Romain Astruc, Avocat d’affaire à Dubai :
Site internet : ICI
Tél : 055 963 2937
Mail : romain@astruc-and-co.com