Portrait d’un passionné engagé : la parole à Cyril Escaravage, initiateur du concert « Echoes of Earth »

Cyril escaravage

À l’occasion du concert immersif Echoes of Earth, nous avons rencontré Cyril Escaravage, initiateur de ce projet artistique et engagé. Ce spectacle unique mêle musique classique, narration théâtrale et projections vidéo pour nous reconnecter à la nature et éveiller les consciences face aux enjeux environnementaux. Entre océan, forêts et biodiversité en péril, Echoes of Earth propose un voyage sensoriel et poétique à travers les merveilles et les fragilités de notre planète. Rencontre avec un passionné qui a su faire dialoguer l’art et l’écologie.

Cyril Escaravage, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Arrivé aux Émirats arabes unis en 2008 après une année au Yémen, je travaillais dans les énergies fossiles et pour ainsi dire assez éloigné des préoccupations écologiques. Petit à petit, j’ai ressenti un décalage avec mes valeurs et en 2016, j’ai intégré le secteur des énergies renouvelables. La crise du Covid a marqué une prise de conscience, et donné l’occasion d’un changement de carrière. J’ai rejoint un projet industriel de recyclage des déchets plastiques, et puis j’ai continué dans les projets d’énergie solaire.

Je suis passionné de piano et de musique classique, et de théâtre. En dehors du travail j’interviens régulièrement comme facilitateur pour animer des ateliers de la Fresque du Climat.

Comment est née l’idée d’organiser ce concert « Echoes of Earth » pour la planète ?

Le projet est né à la fois d’une frustration de voir les salles de concert relativement dépeuplées en dehors des castings de grands solistes, et d’un désir de créer un projet artistique qui ait du sens. Connaissant la communauté locale des musiciens, j’ai eu l’idée de tenter un nouvel espace associant la musique et un thème fédérateur : la reconnexion avec la nature.

Les compositeurs de musique classique s’en sont donnés à cœur joie sur ce thème (Saint Saens, Debussy, Ravel, Dvorak, Arvo Part,…) et j’ai pris un réel plaisir à composer le programme. Le script est venu progressivement, à travers des lectures, des podcasts, et mon activité avec la fresque.

Pourquoi ce nom « Echoes of Earth » ? Que signifie-t-il pour vous ?

Ce terme évoque pour moi un univers en danger de métamorphose, et la résonance trop lointaine de la nature avec l’humain. Cela suggère aussi des sons et des souvenirs que l’on aimerait remettre au premier plan pour alerter sur les activités humaines et notre lien intime avec le vivant.

concert echoes of Earth

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans les thématiques environnementales abordées ?

Le spectacle ouvre tout d’abord sur l’écosystème de l’Océan qui joue un rôle primordial dans l’habitabilité de la Terre, et continue avec les Forêts. Nous savons que ces deux écosystèmes ainsi que leur biodiversité sont fragilisés par les effets du changement climatique dû aux activités humaines. Dans ses profondeurs, l’Océan se réchauffe, en silence, et la base de la chaine alimentaire est affectée. Notre déconnexion avec la nature et le vivant en général explique en partie pourquoi nous réagissons faiblement face aux crises climatiques et à l’effondrement de la biodiversité.

Cyril Escaravage, quel est le message que vous souhaitez transmettre à travers ce spectacle ?

Erik Orsena nous dit ceci : « Avant de comprendre, il faut expliquer. Pour expliquer il faut s’émerveiller. Pour s’émerveiller, il faut raconter ». C’est la démarche du spectacle de nous parler de la nature en nous émerveillant sur ses beautés et ses mystères, d’expliquer ce qui est en train de se passer sous nos yeux, et de montrer que nous pouvons agir, malgré les conditionnements de notre striatum au cœur du cerveau et de la société d’hyperconsommation.

En quoi ce concert « Echoes of Earth » est-il immersif et différent d’un spectacle classique ?

C’est résolument immersif du fait de la superposition de la musique, de l’histoire racontée par des acteurs, et d’un film créé sur mesure. Grâce à ces trois dimensions, nous espérons toucher le cœur du public et les inviter à agir.

Comment avez-vous choisi les lieux : TODA à Dubai ou La Sorbonne à Abu Dhabi ?

Ma première expérience à TODA en tant que spectateur m’a immédiatement interpelé. J’y ai vu le potentiel de monter des images en résonance avec la musique. C’est un Théâtre digital avec sonorisation amplifiée qui permet aux deux voix, humaines et instrumentales, de dialoguer de façon puissante et équilibrée.

Nous sommes très heureux de pouvoir produire le spectacle à La Sorbonne qui est très engagée sur les thèmes de l’environnement, notamment l’Océan cette année. Et cela aurait été dommage de ne pas être à Abu Dhabi.

Cyril Escaravage, quels sont les défis d’organiser un tel événement sans être dans ce domaine à plein temps ?

Très bonne question. Il a fallu jongler entre mon travail à plein temps dans les énergies solaires, et le projet, s’y prendre bien à l’avance, faire le tour des salles et convaincre, s’entourer de personnes d’expérience, afin de pouvoir monter un spectacle de qualité avec des musiciens professionnels. J’ai l’expérience des projets dans mon travail de tous les jours, mais j’ai énormément appris, et honnêtement je ne m’attendais pas à affronter une telle quantité de travail et d’imprévus !

Cyril Escaravage, vos deux bonnes adresses à Dubai ?

Alserkal Avenue, pour son ambiance artistique et culturelle, ouverte à tous les vents.
Les mangroves d’Ajman, magnifique occasion de découvrir un espace préservé.

Des projets futurs ?

Après ces trois spectacles, j’aimerais continuer à décliner le projet sous d’autres formes, essayer différents partenaires également engagés sur ces sujets. Et pourquoi pas… monter des spectacles dans d’autres pays !

PETIT PORTRAIT INDISCRET

Plutôt matinal ou oiseau de nuit ? Oiseau de nuit
Plutôt café-croissant ou pti-dej healthy ? Petit-déj healthy, avec un café quand même !
Plutôt sport extrême ou méditation ? Kite surf et catamaran, mais de plus en plus tourné vers des activités méditatives.
Plutôt costard-cravate ou jeans-baskets ? Plutôt jeans-baskets.
Plutôt week-end cocooning ou fiesta ? Mon sous-type Ennéagramme est tête à tête, donc pas vraiment fiesta.
Plutôt cigale ou fourmi ? un peu des deux, j’essaye de vivre pleinement le présent, épicurien mais pas débridé.

LE MOT DE LA FIN :

C’est une expérience unique, venez nombreux !
A la fin du spectacle, organisateurs et partenaires resteront avec le public pour parler de leur engagement et partager un verre.

Réservez vos places pour le concert « Echoes of Earth »

Spectacle du 12 Avril à 20h à Dubai College – Al Sufouh 2 : tickets
Spectacle du 26 Avril à 20h à TODA – Souk Madinat Jumeirah : tickets
Spectacle du 29 Mai à 19h30 à La Sorbonne Abu Dhabi : (lien à venir)

La rédaction

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