Notre selection lectures en français du Printemps !
On le sait, les livres permettent de nous évader, de déconnecter de notre routine et même parfois de s’identifier aux personnages d’histoires prenantes ! De plus, toutes les grandes villes cosmopolites sont un terreau favorable à l’introspection identitaire et Dubaï peut-être plus encore que d’autres. Cette fois-ci, la question de l’identité sera donc centrale dans chacun des livres présentés dans notre sélection. Alors, prenez le temps de vous poser et de choisir un bon bouquin.
Mémé dans les orties, A. Valognes
Paru chez Michel Lafon en 2014 et édité en Livre de Poche en 2016, ce petit roman vous fera passer un bon moment !
On pense à L’Elégance du Hérisson de Muriel Barbery, l’intention est la même : gratter la couche supérieure de l’épiderme des personnages pour faire apparaître leur vérité. Le style est plus léger, les ficelles parfois apparentes mais qu’importe, on s’attache aux habitants de la résidence située au 8 rue Bonaparte. Ferdinand, octogénaire misanthrope qui ne montre d’humanité que pour sa chienne Daisy, va voir son quotidien chamboulé par Juliette, fillette précoce en CM2 et Madeleine, sa séduisante grand-mère. Menacé de maison de retraite par sa fille expatriée (la distance crée parfois des malentendus), Ferdinand est victime de sa mauvaise réputation dans l’immeuble. Entre gestes de désespoir, garde à vue et autres déboires, seules la bienveillance de madame Claudel sa voisine de palier, et l’affection de Juliette et Madeleine lui permettront d’affronter l’hostilité de madame Suarez, concierge de la résidence chargée de le surveiller et prête à tout pour s’en débarrasser.
Aurélie Valognes nous fait partager les angoisses, les colères mais aussi et surtout les espoirs d’un homme au crépuscule de sa vie avec beaucoup de sensibilité et d’humour.
Un roman au final optimiste et réconfortant sur la nature humaine.
En vente en ligne à Dubai sur l’e-shop de Culture & Co.
Dernière publication d’A.Valognes : Minute, Papillon, 2017
Petit pays, G. Faye
Cette année, le prix Goncourt des Lycéens a été décerné à Gaël Faye pour Petit Pays. Les adolescents, comme toujours clairvoyants (on se souvient d’autres choix judicieux : D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan en 2015 et Charlotte de David Foenkinos en 2014 *) ne se sont pas trompés en élisant le premier roman de ce jeune auteur-compositeur-interprète franco-rwandais.
Dans un récit à la première personne du singulier qui, s’il n’est pas autobiographique s’inspire largement de l’enfance de l’auteur, nous suivons le quotidien de Gabriel, un garçonnet d’une dizaine d’années en 1992, dans son paradis, une impasse d’un quartier résidentiel de Bujumbura. La première partie du roman a des accents Pagnolesques, Gabriel et sa bande de copains bigarrée font les quatre cents coups et profitent du temps béni de l’enfance . On sent le parfum des bougainvilliers et des mangues mûres qu’ils maraudent dans le jardin de madame Econopoulos… Mais l’insouciance commence à se fissurer quand les parents se séparent et Gabriel est rattrappé par l’Histoire tragique du cœur de l’Afrique, la guerre civile dans le « petit pays » où il vit, le Burundi et dans le pays voisin, le Rwanda où est retournée sa mère.
Gabriel va prendre conscience brutalement de son identité plurielle et de son métissage. Alors qu’il tente de mettre la violence environnante à distance,c’est sa voisine grecque qui, en lui ouvrant sa bibliothèque, lui permettra de trouver une voie salutaire Gaël Faye met son expérience au service de la diversité, de la compréhension de l’autre.
Lors de la remise du prix, il a confié aux lycéens avoir voulu « rassembler le puzzle de son identité morcelée », il a sans aucun doute atteint d’autres objectifs comme celui de faire prendre conscience de l’absurdité des fratricides et du gâchis qu’ils ont engendré en Afrique.
En vente en ligne à Dubai sur l’e-shop de Culture & Co.
*Je ne peux m’empêcher de compléter cette liste par quelques titres supplémentaires qui sont autant de conseils de lecture avisés : La Vérité sur l’affaire Harry Quebert de Joël Dicker en 2012, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants de Mathias Enard en 2010, Le Club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia en 2009, Le rapport de Brodek de Philippe Claudel en 2007, Magnus de Sylvie Germain en 2005, La mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé en 2002, La joueuse de Go de Shan Sa en 2001
Les meilleures intentions du monde, G. Malika
Khalid Al Firas, propriétaire des Arab Malls à Dubai décide d’organiser une tombola qui permettra aux heureux élus d’effectuer une croisière sur le détroit d’Ormuz. Sont tirés au sort, Samana, pakistanaise ; Toni, libanais ; Sharon, américaine mariée à un émirati ; Christophe, français ; Saeed, saoudien. Ils embarquent à bord du Safineh, « un yacht déguisé en bateau de pêcheur » accompagnés de Khalid, d’Anahita, l’égérie iranienne de son groupe et du narrateur, photographe français. Le choix des passagers ne relève pas totalement du hasard, le but étant d’illustrer le mélange ethnique et culturel propre à Dubai. Le narrateur s’emploie à faire le portrait de chacun des passagers et donne ainsi l’occasion à Gabriel Malika, pseudonyme de Olivier Auroy, d’évoquer les destins de personnages venus de différents horizons pour vivre à Dubai. Il explore ainsi leurs modes de vie avec une honnêteté déconcertante, abordant les questions du mariage mixte, de l’homosexualité, de la condition féminine… sans tabous.
Le personnage essentiel n’est cependant pas sur le bateau, il s’agit de la ville de Dubai , théâtre d’une tragédie annoncée dès le deuxième chapitre qui tient le lecteur en haleine jusqu’à l’issue du roman.
Gabriel Malika connait la ville sur le bout des doigts et nous promène de quartier en quartier faisant vivre sous nos yeux les différentes communautés représentées dans l’Arab cruise. Elle devient alors tous ces personnages, monstre redoutable et séduisant à la fois, riche de toutes les cultures et rongé par tous les vices.
Vous serez emportés dans cette aventure, charmés par les récits de vie qui se succèdent, fascinés par l’inventivité de l’auteur.
Ce premier roman paru en 2011 est au fond une déclaration d’amour à une ville qu’il a qualifiée par ailleurs de « mosaïque extraordinaire de cultures ».
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Dernière publication de G Malika : Au Nom d’Alexandre, 2016
Un avion sans elle, M.Bussi
C’est un livre qu’on lit d’une traite, et s’il faut le poser en cours de lecture, il continue d’occuper notre esprit jusqu’au moment où soulagé, on le reprend en main.
Tout commence avec le crash de l’Airbus 5403 en provenance d’Istanbul et à destination de Paris le 23 décembre 1980. Une seule rescapée dans la neige qui couvre alors le mont Terrible au cœur du Jura, une petite fille de quelques mois.
Deux familles s’arrachent le bébé miraculé, deux familles que tout oppose mais qui se retrouvent dans la conviction que Libellule comme l’a surnommée une journaliste est leur petite fille, la chair de leur chair, le sang de leur sang. Le sang ne prouvera rien, l’ADN ne parle pas encore en 1980.
La justice tranche et donne une identité à l’enfant mais la famille adverse n’a de cesse de rétablir ce qu’ils pensent être la vérité et pour ce faire s’offre les services du détective Crédule Grand-Duc. A l’issue de dix-huit ans d’enquête, alors qu’il a décidé d’en finir avec une vie qui se résume à l’échec de la résolution de l’énigme, Crédule Grand-Duc en découvre la clé. Assassiné, il ne pourra aller plus loin tandis que Marc, le frère de Libellule à qui il a confié son précieux cahier de notes entame une course contre la montre pour démêler l’écheveau de leurs vies et sauver celle qu’il aime plus que tout.
Michel Bussi nous surprend de rebondissement en rebondissement et nous emmène là où nous ne pensions pas aller. Il construit un thriller passionnant qui croise le retour sur une course de fond de dix-huit ans et le sprint final qui mène à une révélation tout à fait inattendue.
C’est la question de l’identité qui est posée ici, petite fille élevée dans une famille très modeste mais disposant de la fortune colossale d’une autre famille potentielle, comment va-t-elle orienter son destin ?
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Dernière publication de M Bussi : Le temps est assassin, 2016
Les 4 romans sont disponibles à la librairie Francaise Culture & Co .
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