Hubert Sevin : l’apôtre de la langue française à Dubai !
Quelle belle image de la culture française que la gentillesse et la bienveillance qui émanent du regard de son représentant à Dubai!On sent tout de suite qu’Hubert Sevin est passionné par son travail et dévoué à sa tâche de directeur de l’alliance française (af). Il compare son rôle à celui d’un chef d’orchestre qui met en musique les partitions des 12 permanents qui y travaillent et de la vingtaine de professeurs de français qui y sont vacataires. Ce qui lui plaît, entre autres, dans son métier c’est qu’aucune de ses – pourtant longues – journées de travail ne ressemble à la précédente.Hubert est instituteur de formation, mais depuis plus de 20 ans il parcourt la planète avec sa femme, qui est enseignante de FLE (français langues étrangères) et d’Histoire, au gré des postes de professeur, puis de directeur de branches de l’af qu’il occupe.Ils partagent cette passion des cultures et des voyages, qui leur a permis de vivre dans des pays aussi différents que la Corée du sud, Hong-Kong, Cuba, le Mexique, l’Australie et des Dom Tom (Guyane et Réunion). Et quand on demande à Hubert lequel il a préféré, on sent qu’il les a tous aimés d’une façon ou d’une autre. Car où qu’il soit, il s’intéresse à la vie et aux personnes qui l’entourent, observe sans préjugés, aime découvrir les autres cultures, apprendre…bref partout où il est passé, il s’est plu et on devine sans peine qu’il a plu aussi !Mais au fait, c’est quoi exactement l’alliance française ? Une association, créée à Paris en 1883, soutenue par des grands noms de l’époque (J. Vernes, L. Pasteur, F. de Lesseps…), qui est rattachée au ministère des affaires étrangères et dont le directeur est lui-même détaché du ministère de l’éducation nationale !Cette description bureaucratique s’efface totalement derrière le sourire empathique d’Hubert. Ce qui lui importe c’est de remplir avec intelligence, lucidité et humanité sa mission de propagation de la langue et la culture française.Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer l’af, n’est pas un organisme qui vit des subventions de l’état français, mais une association qui s’autofinance essentiellement grâce aux revenus des cours de français qu’elle dispense.En effet des milliers de personnes apprennent notre belle (et difficile !) langue dans une des 1,000 branches de l’af réparties à travers le monde. L’enseignement est donc la mission première des af, la plus ardue et la plus exigeante. C’est aussi le nerf de la guerre qui permet de remplir une autre tâche également importante et plus glamour, faire rayonner la culture française. Cette noble ambition est toutefois limitée par le coût d’organisation des manifestations. Et aux esprits grincheux qui disent « l’af devrait faire ceci ou cela », Hubert répond, toujours avec le sourire, qu’elle fait de son mieux avec ce qu’elle a ! Il raconte par exemple qu’il existe aux émirats une taxe spéciale de 1,200 dhs pour chaque musicien qui se produit en public…on a vite fait le calcul pour un orchestre, même pas philharmonique !
Malgré ces contraintes évidentes, l’af organise régulièrement des rencontres (café philo, présentations de livres, soirées conversation…) et des évènements de qualité (projection de films, expositions, pièces de théâtre…) dont l’acmé qui a lieu le 21 juin, avec la fête de la musique.Hubert est ouvert à toutes les bonnes idées, il écoute, il ouvre ses portes aux créatifs comme aux bénévoles (n’hésitez pas à le contacter pour animer des soirées conversation ou prêter main forte lors d’évènements), il aime discuter, échanger et accueillir.Qui prend des cours à l’af ? Tout lemonde ! Des enfants (il y a aussi des cours pour les enfants dont le français est la langue maternelle), des adultes, des hommes et des femmes et en terme de nationalité c’est un « minidubai », puisque presque toutes y sont représentées dans des proportions en rapport avec la taille de la communauté à Dubai. En moyenne ce sont environ 2,800 étudiants qui, par sessions de 7 semaines, s’inscrivent chaque année à l’af.Les professeurs sont triés sur le volet, car le FLE ça ne s’improvise pas (et l’af en recrute toujours, avis non pas aux amateurs, mais aux titulaires de diplômes de FLE, lettres ou enseignement !). L’essentiel du recrutement des élèves se faisant par le bouche à oreille, l’excellence de l’enseignement est une priorité. La formation continue et l’accompagnement des enseignants est une autre mission dontHubert s’acquitte avec plaisir et aisance en raison de sa longue expérience dans ce domaine.Hubert est arrivé à Dubai en septembre, le choix de ce poste a été guidé par sa curiosité naturelle car le Moyen Orient est une des parties du monde qu’il ne connaissait pas encore. Et comme on pouvait s’y attendre à la fois d’un esprit aussi ouvert et d’une ville aussi extraordinaire… il s’y plaît !A Dubai, Hubert aime la diversité des cultures et des rencontres, la Creek pour son charme et ses abras et les wadis de Ras Al Khaimah où il peut s’adonner à sa passion pour la marche et la randonnée.Enfin, il est trop modeste pour le dire, mais je l’ai entendu d’autres sources, Hubert est déjà très apprécié par les francophones de Dubai, ravis de tout ce qu’il a déjà accompli en si peu de temps avec détermination et gentillesse…comme un apôtre !www.afdubai.orgRetrouvez tous les portraits réalisés par Véronique Talma sur son blog : http://verotalma.wordpress.com/